Selon l’OMS, près de 85% des adolescents suisses ne pratiquent pas une heure d’activité physique par jour quotidiennement (selon les recommandations officielles de cette même organisation), et 43% de la population suisse de plus de 15 ans souffrent de surpoids et d’obésité. D’autre part, l’obésité et le surpoids sont de plus en plus fréquent dans les « classes sociales défavorisées ». En Suisse, selon la récente étude Santé 2022 de l'OFS, la part des personnes souffrant d’une détresse psychologique moyenne ou élevée a progressé de 15% à 18% par rapport à 2017, tout particulièrement chez les 15 à 24 ans (22%).
Tous ces chiffres servent à attirer l'attention sur un des plus gros problème de notre société actuelle. La population suisse, et les jeunes tout particulièrement, sont de moins en moins actifs. La sédentarité est un des fléaux du 21ème siècle, car elle n'influence pas seulement notre santé physique, mais aussi notre santé mentale. De nombreuses études soulignent les bienfaits d’une pratique d’activités physiques et sportives, notamment en groupe et en extérieur. La sédentarité et l’hyper-consommation digitale (avec son pendant qui est l’isolement social) représentent donc un des facteurs explicatifs de cette péjoration de notre santé mentale.
Tout est lié : santé physique - santé mentale - santé sociale. Selon un médecin du sport que j'ai pu interviewer pour mon travail de maturité ayant pour sujet la lutte contre la sédentarité, seulement 2 à 3 % des dépenses du système de santé en Suisse sont dépensées pour la prévention. Nous vivons dans un cadre où nous privilégions la guérison avant la prévention, or il serait plus pertinent d'agir dans le sens contraire. Une partie de la population qui n'a pas les moyens de recevoir une éducation adéquate en matière de sensibilisation au mouvement quotidien, n'a pas une chance égale à l'autre partie de la population.