Santé mentale des enfants et adolescents

Auteur
Mélanie Imhof
Statut
Déposé

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Les enfants et adolescents suisses passent 11 à 14 années de leurs vies dans le système éducatif suisse (comprenant l'enseignement obligatoire et éventuellement l'enseignement supérieur). Au fil de ces années, ils sont amenés à rendre des visites régulières chez leur pédiatre, soulignant l'importance portée à leur santé physique. Les cours de sport sont obligatoires afin de promouvoir un mode de vie sain dès le plus jeune âge (entre autres). Cela reflète l'importance vouée à la condition physique. Par ailleurs, la Confédération soutient les cours d'éducation sexuelle chez les enfants de tous les cantons afin de favoriser un rapport sain à la sexualité et prévenir ensuite les infections sexuellement transmissibles. Ici, c'est la considération de la santé sexuelle qui est mise à l'honneur. Si ces instruments sont utiles et efficaces, une dimension essentielle de la vie d'un enfant/adolescent n'est aucunement représentée : la santé mentale. J'aimerais notamment rappeler que le Plan d'action global pour la santé mentale 2013-2030 de l'OMS met un accent particulier sur la santé mentale des enfants et des adolescents.

En ma connaissance, aucune mesure officielle locale, cantonale ou nationale ne soutient explicitement la santé mentale des enfants et des adolescents. Cela représente un réel problème à plusieurs niveaux :
- La Suisse échoue à adresser un levier important de la prévention des maladies psychiques à l'âge adulte. En effet, on estime que 50% des troubles mentaux chez l'adulte se déclarent avant l'âge de 14 ans. Plus l'intervention est précoce, meilleur sera le pronostic.
- Une étude réalisée par Unisanté en collaboration avec UNICEF a révélé que 37% des jeunes de 14 à 19 ans rencontrent des problèmes psychiques, 29% des jeunes de 14 à 19 ans ne parlent de leurs problèmes à personne et 8% d'entre eux ont réalisé une tentative de suicide.
- L'absence de soutien significatif et concret de la part de la Confédération et des Cantons sur ce sujet peut être perçu comme un manque d'engagement dans le déstigmatisation des troubles de la santé mentale. La santé mentale mérite sa place aux côtés du soutien à la santé sexuelle ou au sport.

A mon sens, il existe de nombreuses possibilités d'agir et ultimement, d'agir en faveur des futures générations. Je vais exposer quelques-unes de mes idées ici :

- A l'image des cours d'éducation à la santé sexuelle, des cours d'éducation au développement psychique et à la santé mentale devraient être soutenus par la confédération. Ceux-ci incluraient qui dépendent de l'âge des enfants. Chez les plus petits, nous parlerions d'émotions afin de leur permettre d'apprendre à les nommer et à les reconnaître, de développement psychosocial ou encore, de sensibilisation adaptée à la violence physique, psychique voir sexuelle. En effet, si personne n'apprend à un enfant que ce n'est pas normal de vivre ces situations, il ne peut pas en prendre conscience. Plus tard, nous pourrions approfondir les précédentes thématiques et introduire des thèmes comme la régulation émotionnelle, les relations interpersonnelles, la prévention du suicide et la sensibilisation à certains troubles (comme la dépression ou l'anxiété).

- Je pense que cette plateforme pourrait également être bénéfique pour faire de la prévention contre le harcèlement scolaire et aiguiser l'empathie des jeunes.

- Nous pourrions instaurer une journée nationale de la santé mentale à l'école. Ainsi, pendant toute la journée, les enfants feraient des activités, workshops et suivraient des cours liés à ce sujet.

- Les visites chez le pédiatre pourraient également inclure un volet dédié à la santé mentale, afin de détecter précocement les situations de violence, les troubles de l'humeur et de la personnalité (par exemple).

- Les enfants pourraient devoir remplir un questionnaire écrit une fois par année scolaire, pendant une leçon, à partir d'un certain âge. Celui-ci viserait également à reconnaître des situations de violence, harcèlement, troubles mentaux divers ou idéation suicidaire. Un système de points pourrait être mis en place, et si l'élève dépasse un seuil jugé critique, les parents seraient informés et/ou un rendez-vous avec le conseiller scolaire sera mis en place.

- Les enseignants seraient sensibilisés aux situations qui renforcent la vulnérabilité des enfants aux troubles de la santé mentale (pauvreté, parent malade, harcèlement scolaire, maladie de l'enfant, etc) afin que le maître de classe (au moins) garde un oeil sur ledit enfant. Il serait aussi possible de mettre en place une forme de commission au sein du corps enseignant qui se réunit quelques fois par mois afin de discuter des élèves qui les préoccupent et de décider d'un plan d'action (entretien avec l'élève, contacter les parents...).

- Les écoles devraient également avoir la responsabilité de mettre en place et d'informer explicitement tous les élèves de l'existence d'un conseil psychologique (ou du moins, une personne de contact à qui se référer si les enfants ont des difficultés psychiques). Elles devraient également mettre à disposition des flyers qui recensent les centres d'aides et des numéros de téléphone (en cas de violence, idéation suicidaire, isolement, etc).

Timeline

24.03.24

Souhait reçu.