Madame, Monsieur,

Depuis l’introduction d’un réseau généralisé de premiers répondants1 et de défibrillateurs externes automatisés (AED), ainsi que le subventionnement de cours de réanimation et leur intégration dans l’enseignement scolaire dans le canton du Tessin, les chances de survie ont pu être augmentées à plus de 60 %. C’est un pourcentage extrêmement élevé !

L’exemple du canton du Tessin prouve que l’amélioration des chances de survie est possible grâce à une formation adéquate, à un nombre suffisant d’AED et à une sensibilisation suffisante. D’autres cantons l’ont également constaté. Aujourd’hui, plusieurs cantons ont mis en place des systèmes de premiers répondants, dans le cadre desquels des secouristes civils peuvent être alertés pour compenser le délai nécessaire jusqu’à ce que l’ambulance arrive. Mon canton d’origine, Bâle-Ville, gère également un tel système en étroite collaboration avec le canton de Bâle-Campagne. Grâce à ces systèmes, on espère augmenter les chances de survie, car les premières minutes après un arrêt cardio-circulatoire peuvent être décisives. Chaque minute sans oxygène fait perdre généralement 10 % de chances de survie. On peut donc calculer soi-même à combien s’élève les chances de survie si l’ambulance met plus de temps à arriver.

C’est précisément là que mon idée intervient. Grâce à un réseau étendu d’ADE, qui sont également signalés et inscrits sur une carte sur Internet, mais aussi grâce à un subventionnement des cours de réanimation pour la population ainsi qu’à l’intégration dans le plan d’étude et à la sensibilisation, les chances de survie pourraient être augmentées dans toute la Suisse. À cet égard, les « chances de survie » incluent ici également la sortie de l’hôpital sans séquelles. Si un arrêt cardio-circulatoire peut être détecté à temps (ou même évité) et que des mesures immédiates pour sauver la vie des personnes peuvent être prises, il serait envisageable que cela contribue également à réduire les coûts de la santé. En effet, un patient qui peut sortir plus tôt de l’hôpital sans séquelles occasionne logiquement moins de frais de santé que les séquelles qui peuvent résulter d’une intervention tardive ou d’une absence d’intervention.

Swissreca, le registre « Out of Hospital Cardiac Arrest » (arrêt cardio-circulatoire en dehors de l’hôpital), a recueilli pour la première fois entre 2019 et 2021 des données sur les réanimations, les chances de survie et les séquelles et les a présentées dans son rapport annuel2. Ce dernier est un rapport complet montrant qu’une action rapide et adéquate augmente considérablement les chances de survie. Selon moi, les discussions parfois lentes au sein des parlements cantonaux sur ce sujet ne suffisent pas. Il est nécessaire d’aller de l’avant. La population est de plus en plus âgée, le risque d’arrêt cardiaque augmente avec l’âge et le système de santé est déjà surchargé.

Voici donc mes revendications :

• Un réseau d’ADE couvrant l’ensemble du territoire et figurant sur l’application First Responder ou sur Defikarte.ch, ainsi qu’une signalisation

• Subventionnement des cours de réanimation pour la population (les cours de premiers secours doivent être abordables pour tous !)
• Développement et promotion des systèmes de premiers répondants
• Cours de réanimation pour les élèves du secondaire
• Campagnes de sensibilisation du public (publicité & cie)
• Collecte de données supplémentaires pour l’avenir

Tout le monde est conscient qu’un tel accident peut arriver à tout le monde, et pourtant on l’oublie jusqu’à ce qu’une personne de notre entourage ou qu’une connaissance soit réellement touchée. L’exemple de la conseillère nationale PS Bea Heim, qui a été victime d’un arrêt cardio-circulatoire au Parlement en 2006, montre qu’une reconnaissance rapide de la situation et une intervention au moyen d’un massage cardiaque et d’un ADE sont efficaces.

Je souhaiterais que le thème « Chacun peut sauver des vies » soit mieux connu de la population et je serais ravi que mon idée rencontre un écho favorable.

Merci beaucoup et salutations de Bâle

Fabio Casertano

1 Les premiers répondants sont des personnes non-spécialistes qui peuvent être alertées par la centrale d’urgence sanitaire au moyen d’une application ou d’un radiomessageur. Ils possèdent une formation aux mesures de réanimation et poursuivent ainsi l’objectif de prendre les premières mesures afin de compenser le délai nécessaire pour que les services de secours arrivent. L’organisation des premiers répondants est décentralisée et diffère selon les cantons.

https://www.stiftung-ersthelfer.ch/

2 Rapport annuel Swissreca,
https://www.first-responder.ch/news/swissreca-2019-2021/

Photo en annexe : exemple de signalisation d’ADE à Vienne, prise en janvier 2023